Mentir à son psy, une réalité

Posté le 2 mars 2020

Depuis notre plus tendre enfance, nous avons appris que le mensonge est une très, mais une très mauvaise chose. Pourtant, quelle que soit notre vie, nous sommes tous tôt ou tard confrontés aux mensonges. C’est inévitable. Certains mentent pour éviter des représailles, d’autres pour avoir un travail ou bien pour échapper à des conséquences. Dans ce contexte l’honnêteté est donc plus qu’une qualité, c’est une vertu.

En tant que dépressif, la confrontation au mensonge est une réalité.  Comment ? Tout simplement lors de notre thérapie. De ce fait, je me permets de poser cette question :

Avez-vous déjà menti à votre psy ?

Pour ma part, je plaide coupable. Oui, j’avoue ne pas avoir dit toute la vérité et rien que la vérité lors de mes séances avec mon psy (psychologue et ou psychiatre).  Blague à part, nombreuses sont les raisons poussant à cacher des informations, à dire des demi-vérités ou même à se cacher la vérité à soi-même.

En réalité, mentir à son thérapeute est contre-productif. Malgré tout, dans certaines circonstances, le mensonge peut être vu comme inévitable. Ainsi, cette réflexion m’amène à poser les questions suivantes : Quelles sont donc les raisons de mentir ? De plus, quelles peuvent être les conséquences de ces mensonges ?  Avons-nous sincèrement besoin de mentir à notre psy ? Rentrons donc dans la vive du sujet.

Quelles sont les raisons de mentir à son psy ?

1. Les sentiments plus que personnels

J’ai menti la première fois à mon psy parce qu’il avait abordé un sujet intime. Je me souviendrai toute ma vie de ce rendez-vous. Après deux mois de consultation, nous avancions correctement et j’avais de plus en plus confiance en lui. Lors de ce rendez-vous nous avons, donc comme d’habitude, parlé de mes émotions. À ce moment-là, je me suis retrouvée toute rouge quand il m’a posé cette question : « Est-ce que vos relations sexuelles avec votre mari se passent bien ? » Mon cerveau a crié le mot : GÊNANT !!!  

La dépression avait ce moment-là un véritable impact sur ma libido. En effet tout le monde le sait, la dépression est le tueur de l’intimité des couples.

Je ne me voyais pas aborder ce sujet avec quelqu’un d’autre que mon homme. Pourtant, j’ai été surprise qu’il me pose cette question. Je suis très pudique et même parler de ça avec lui… Je suis désolée mais j’ai décliné. Je ne voyais pas l’obligation d’évoquer ce point. 

Cependant, au lieu de dire que je ne voulais pas en parler, j’ai menti. Par contre, j’ai menti plus par crainte du jugement que par gêne. Mes sentiments et mes émotions étaient des montagnes russes à l’époque. J’avais une très faible estime de moi et j’avais honte de moi.

Quelque temps plus tard, j’ai pu en parler avec ma psychologue. C’était une femme et je me suis rendu compte que j’avais besoin d’aborder ce point. Je suis toujours gênée de parler de cela d’ailleurs.

Face à ce mensonge


Si vous vous trouvez dans cette situation comment éviter de mentir ? J’aurais dû tout simplement dire que je trouvais la situation gênante. À ce moment-là, j’ai dirigé plus mon attention sur la gêne que sur mon réel sentiment de culpabilité.

Malheureusement la dépression touche tous mais vraiment tous les aspects de notre vie. Si vous ne voulez pas aborder des sujets avec votre psy. Dites-lui tout simplement. Même si cela paraît simple comme bonjour, ce n’est pas forcément toujours évident. Ne pas vouloir aborder, certains thèmes, exposera tôt ou tard les vraies raisons. Toutes ces informations sont d’une grande aide pour votre thérapeute.

2. Les traumatismes

Dans certains cas, mentir est juste un mécanisme de défense à la suite d’un grand traumatisme. Évoquer un souvenir douloureux du passé engendre des suites émotions ayant un goût amer. Je n’ai jamais menti sur un traumatisme. Cependant, j’ai dû évoquer un souvenir d’enfance ayant fait ressortir de terribles sentiments. En racontant ce rêve, je me suis mise à pleurer. Impossible de me calmer…  Je peux donc bien comprendre pourquoi certains préfèrent ne rien dire. La culpabilité freine la confrontation de ces traumatismes.

Face au mensonge


Ne pas raconter entièrement un traumatisme est un moyen de protection. Certains évènements de notre vie, mettent en lumière beaucoup de noirceur.  Pour ne pas mentir, il vaut mieux expliquer pourquoi vous ne voulez pas aborder ce point. Les thérapeutes savent être des guides pour éclairer vos sentiments.

3.  La peur de l’augmentation de médicament

L’un des choses qui m’a énervé avec mon psy et l’augmentation du traitement dès que ça n’allait pas. À mon sens, j’avais plus besoin d’avoir une méthode que de devoir augmenter mon traitement. Je prenais toujours cela comme un pas en arrière et non une avancé. Quand j’avais eu des moments plus compliqués, je ne lui en parlais plus. Cette peur a diminué la confiance que j’avais en mon psy.

Face à ce mensonge


Sur ce point, le manque de confiance est plus que flagrant. Pour moi, un psychiatre était juste là pour donner des médicaments. Je ne lui en ai donc pas parler. Un jour mon corps a exprimé tout le mal-être que j’avais sur l’augmentation de mon traitement. N’ayant aucune confiance en moi, je ne me voyais pas lui dire mon point de vue. Mais il est sorti malgré moi. Mon psy m’a expliqué que pour lui, j’avais besoin d’avoir une stabilité dans l’envahissement de mes idées négatives et qu’il cherchait à me donner le bon dosage.

En comprenant, j’ai donc refait confiance en mon psy. J’ai quand même mi du beaucoup temps. J’ai alors compris, que je devais lui exprimer tous mes sentiments et ne pas avoir honte d’avoir un point de vue différent.

4. La perte de confiance.

Dans certains cas, il arrive que le niveau de confiance en son psy soit plus bas que terre. Les raisons sont multiples, quelques fois nous n’avons pas d’atome crochu ou bien nous avons un point de vue différent. Quelle que soit la raison, perdre confiance en son thérapeute pousse à n’être pas franc.

Face au mensonge.


Si vous êtes dans cette station, je vous invite à changer de thérapeute. Pour ma part, je l’ai fait. Tout se passe beaucoup mieux.

5. Le déni

Avez-vous déjà minimisé une émotion ou une situation ? Cette action est différente du mensonge car nous ne jugeons pas une situation à sa juste valeur. Souvent, c’est parce que nous pensons que cette partie n’a aucun lien ou une plus grande importance pour notre guérison.  Il arrive même que nous refusions d’accepter certaines vérités.

Face à ce mensonge


À ce moment, le travail du thérapeute est de nous aider à comprendre la gravité de cette émotion. Il sera à même de discerner avec le temps nos échappatoires et de creuser au bon endroit.

Quel est l’intérêt d’avoir un psy si on lui ment ?

Toutes ces raisons montrent un point. Il est plus qu’important d’avoir une relation saine avec son thérapeute. En effet, le but de la thérapie est de faire en sorte d’aller mieux et de se débarrasser de la dépression. Par exemple, quand nous sommes perdus en voiture sans GPS, et que nous demandons notre chemin à un passant. Si nous ne suivons pas ses directions, il peut se passer deux choses.

  1. Nous trouvons un chemin plus rapide et pensons que nous n’avions pas besoin de ses conseils. Donc à chaque fois au lieu de demander conseil, nous déciderons de faire tout par nous-même. Sauf que pouvez-vous, sans carte ou gps, à aller à trou-sur-mer ?
  2. Si nous suivons la direction, un climat de confiance peut se mettre en le conducteur et le passant

Rien ne vous oblige à dire la vérité à votre psy. Par contre mentir est comme expliquer plus haut contre-productif. Si vous n’avez plus confiance en votre thérapeute, peut-être est-il temps de changer ?

En finalité, en mentant nous ne nous aidons pas. Face à mes mensonges, j’ai décidé de changer de thérapeute. Ainsi, je me sens plus libre et j’ai repris confiance en moi mais surtout avec mon nouveau psy.

Manuella

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Cet article a 4 commentaires

  1. Je n’ai jamais été voir un psy donc je ne peux pas trop dire si ça pourrait m’arriver mais je peux comprendre que ça demande du courage de dire tout ce qu’on ressent. Merci pour cet article

  2. Hello,
    Ton article est très intéressant. J’ai été suivie par un psychologue et en effet parfois la honte, la culpabilité…donnent envie de mentir. Mais je préférais ne pas le faire. Je préférais attendre d’être prête pour aborder certains sujets. Je pense qu’il vaut mieux ne pas se forcer plutôt que mentir car comme tu le dis c’est contre productif et en plus on ralenti le processus de guérison.
    Tia

  3. Je suis psycho et je suis ravie de découvrir ce blog qui traite d’un sujet que je connais bien ! La dépression est en effet la maladie psychique la plus répandue. Je dirais que chaque patient peut mentir à son psy et que ce n’est pas grave en soi. Le psy fait avec la réalité du patient, ce qu’il lui donne de lui. Le patient à le droit d’aller à son rythme, de se dévoiler avec le temps… Mettre en mot demande du courage, prendre conscience de chose destabilisante. S’entendre dire tout haut « j’ai des idées suicidaires quotidiennes », c’est pas rien 😉

    1. Queeney

      Merci beaucoup pour ce commentaire !! Ainsi ça déculpabilise et montre le travail du psy pour nous aider!

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